Le télétravail dans les agences fédérales américaines
Un récent rapport au Congrès américain (juillet 2016) présente un bilan intéressant du télétravail mis en œuvre entre 2011 et 2014. L’occasion de vérifier que les problèmes d’introduction sont largement partagés dans tous les pays occidentaux.
Aux États-Unis, le « Telework Enhancement Act », ratifié en 2010, oblige les agences fédérales américaines à mettre en œuvre le télétravail en signant un accord avec les employés candidats au télétravail. Le Congrès américain avait légiféré pour encourager le télétravail dans un objectif d’économie d’énergie, de réduction des coûts, d’augmentation de la productivité et comme mesure d’attractivité pour attirer des candidats sur les postes ouverts.
Un rapport rendu au Congrès en juillet 2016 pose un bilan des pratiques de télétravail dans les agences fédérales américaines entre 2011 et 2014.
Un nombre de télétravailleurs en augmentation régulière
Selon ce rapport, environ 45% des agents fédéraux était éligibles au télétravail en 2013, soit un potentiel d’un millions d’employés. Un peu plus d’un quart de cette population éligible télétravaille effectivement soit 264.000 personnes.
A noter que le nombre de télétravailleurs sous accord dans les agences gouvernementales en 2011 était estimé à 145.000 agents soit une augmentation de 82% en deux ans. Un pari qui n’était pas initialement gagné note les observateurs américains, soulignant en effet la culture du présentiel très forte dans les services gouvernementaux. Le rapport indique aussi que 365.000 exerceraient réellement en télétravail soit plus de 100.000 personnes qui exerceraient en télétravail sans l’avoir préalablement contractualisé par un accord.
Parmi les principaux freins repérés au télétravail, on trouve ainsi notamment les résistances du management, les questions technologiques ou encore la nature même de certaines tâches.
Parmi les solutions pour lever ces freins, les agences notent le partage des bonnes pratiques, la communication ou encore la diffusion de guides.
Quels impacts et quels coûts du télétravail ?
Toutes les agences étudiées (*) notent un impact positif sur la réduction des absences, la meilleure conciliation des temps de vie, l’attractivité des postes, la continuité de l’activité, la réduction des coûts, l’augmentation de la productivité ou encore l’impact environnemental.
Parmi les coûts associés au télétravail, le rapport note des coûts initiaux de mise en place des programmes et d’investissement et des coûts récurrents.
Cependant, les auditeurs indiquent aussi que les agences ne disposaient pas toujours de données objectives pour soutenir les avantages ou les coûts associés à leurs programmes de télétravail. Les six agences étudiées ont ainsi indiquées quels types d’impacts avaient été recensés sur la base de données objectives dans le tableau ci-dessous.
10 millions de dollars d’économie sur 2011-2014
Sur la base des ces critères, le rapport indique des économies entre 2011 et 2014 d’un total estimé à 10 millions de dollars.
Le rapport conclue cependant sur l’importance d’une évaluation plus fine des programmes publics de télétravail en indiquant que « dans le climat fiscal actuel, les économies de coûts constituent une mesure importante pour quantifier le succès des programmes de télétravail ».
Source : “Federal Telework : Better Guidance Could Help Agencies Calculate Benefits and Costs”.
(*) The Agriculture Department, Department of Transportation, Environmental Protection Agency, Federal Deposit Insurance Corp., General Services Administration and the Merit Systems Protection Board.